A la ferme Saint-Martin, en bio depuis plus de vingt ans, les 25 hectares de la famille Jullien produisent des vins amples et sensuels, vinifiés sans soufre. Thomas a entrepris de réduire la superficie pour passer en biodynamie, plus exigeante encore.
Tous les géologues du monde connaissent le diapir de Suzette, communément appelé Dentelles de Montmirail, surgies des profondeurs de la faille de Nîmes. Normalement, quand deux plaques terrestres s’affrontent, l’une cède et passe sous l’autre. Ici, aucune n’a déclaré forfait et leur combat tectonique, à 1500 mètres sous la surface, au niveau des plus vieilles couches sédimentaires de l’ère secondaire (240 millions d’années), a soulevé au-dessus d’elles les strates calcaire du jurassique, redressées à la verticale telles des couteaux.
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Le Grand Pâtissier de l’univers a cuisiné trois terroirs très distincts. En bas, sur Bel-Air, territoire du muscat à petits grains, les jeunes calcaires du crétacé délivrent en rouge des quilles de soif. En s’élevant vers Lafare, des marnes argileuses de l’ère jurassique confèrent un côté sauvage aux vins teintés de garrigue. Enfin, au faîte de l’aire d’appellation, sur la commune de Suzette, les sédiments du trias remontés du fond des âges cisèlent des rouges charnus et complexes, équilibrés en fraicheur. La cerise sur le gâteau...